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Le voyage de Tanit

Une famille, un bateau, un voyage... Nous voulions vivre simplement, fuir un monde que nous trouvions de moins en moins tourné vers l'humanisme.

Tabarka - Lampedusa

Publié le 24 Septembre 2008 par Tanit in Atlantique - Méditerranée



Mercredi 24 septembre


Nous avons quitté Tabarka le 20 septembre à 15h. Je vous avais annoncé un départ le 19, mais un BMS annonçant un coup de vent nous a fait changer d'avis. Avec du recul, et quand vous lirez la suite, vous vous direz que ce n'était peut-être pas une bonne idée. En Tunisie, les bateaux de pêche sont si rudimentaires que la météo semble être souvent plus alarmiste que chez nous afin de dissuader les pêcheurs de sortir et ainsi éviter les accidents.
A peine sorti du port, le vent fait des pirouettes pour finir au NE, c'est-à-dire en plein dans le nez... le capitaine boude. A 17h, une lueur d'espoir nous fait arrêter le moteur... mais sans doute Eole fait-il cesser le vent dès qu'il n'entend plus le ronron de Totor! Tant est si bien qu'à 20h nous sommes toujours au moteur, sous grand voile et YFP, nous sommes vraiment trop près des côtes pour rester jouer par ici.

Alors on discute, on refait le monde tandis que Colin a l'air d'être parti pour sa nuit. Souvent les escales sont pour lui beaucoup plus fatiguantes que les navigations où il se met en mode repos.

Flo se repose un peu avant son quart, je suis donc à la barre de 21h à 23h, attendant que la lune se lève. A peine Flo me remplace-t'il qu'il se prend une saucée. L'avantage étant bien sûr que sous le grain le vent revient....alors au boulot Jérôme (Ah oui, on a oublié de vous prévenir, mais notre régulateur est si important pour nous que nous lui avons donné un petit nom, et nous avons trouvé que Jérôme lui allait très bien).

Mais ne nous enflammons pas, une demi heure plus tard nous sommes bon pour rallumer Totor... et malheureusement cela va durer un moment puisqu'il tourne toujours quand nous arrivons à Bizerte le lendemain matin. Vous noterez que 18h pour rallier Bizerte de Tabarka, ce n'est pas formidable!!!

Cet arrêt n'était pas prévu, mais il faut faire du gazoil. Comme nous avons déjà fait les formalités de départ à Tabarka, le chef de la police n'apprécie que très peu notre visite... une bonne occasion pour lui de doubler sa paye du jour; je suis un peu déçue de rencontrer la corruption dès maintenant, je pensais y échapper en Tunisie... un seul conseil aux navigateurs: préférez Tabarka à Bizerte, le port y est moins cher, plus agréable, et les autorités bien plus sympathiques.

A 14h, cuves pleines, nous voilà repartis, à 4 Nds et sous voiles s'il-vous-plaît! Cela ne durera qu'une heure, raison de plus pour trouver le moment magique... et tellement reposant pour les oreilles.

Pétole toujours, moteur encore....quelques heures de cape dans la nuit pour se reposer et on repart...même programme jusqu'à l'arrivée: mardi 23 à 9h nous sommes le long de la côte sud de Lampedusa.


Nous imaginions la journée ainsi: baignade, repos, baignade et bière fraîche.... mais c'est une bonne occasion d'apprendre qu'en bateau il ne faut jamais rien imaginer.

Nous approchons de l'île Conigli pour mouiller en eaux limpides et profiter d'une petite baignade rafraîchissante. A peine l'ancre est-elle jettée que s'approchent de nous deux jeunes italiennes en kayak. Verdict: on doit s'en aller tout de suite, c'est une réserve naturelle. On est un peu déçus mais nous partageons l'envie de respecter les lieux, et de toute manière ce n'est un mouillage bien protégé donc nous aurions dû le quitter pour la nuit quoiqu'il arrive.

Nous continuons donc à longer la côte sud jusqu'à la plage Guitgia à l'entrée du port. C'est une plage plutôt bien protégée à part des vents de SE... pas de bol, ce sont ces mêmes vents qui se lève juste après notre déjeuner... il faut bouger. Nous pensions avoir le temps de faire un peu de repérage avec Ti'Tanit dans les Calas du port avant d'y aller... avec Tanit et le vent qui se lève cela va s'avérer bien moins simple!

Nous tournons une bonne heure pour trouver un endroit où s'amarrer, mais la seule solution est de se mettre cul à quai: manoeuvre impossible à deux avec ce vent. Je saute dans Ti'Tanit et rame jusqu'au quai afin de réclamer de l'aide aux seules personnes présentes: les occupants d'un super yacht grande classe. Ils sont d'accord pour que l'on se mette à couple le temps de s'amarrer correctement. Je fais un signe à Flo et nous attendons qu'il manoeuvre... le temps me paraît très long, la manoeuvre compliquée, va-t'il y arriver? Je nous sens devenir l'attraction du port, les scooters s'arrêtent, les voitures aussi, que de monde à observer mon capitaine!

Puis d'un coup je vois Tanit qui vient s'écraser sur le gros yacht (qui vaut sûrement très très cher), et j'entends Flo crier: "No motor, no motor". Les spectateurs deviennent acteurs, tout le monde grimpe sur le yacht sans permission préalable, chacun s'active, on saute à l'eau à tour de rôle pour aider à la manoeuvre... et finalement tout se termine bien: nous n'avons abîmé personne et nous sommes amarrés.

Il va s'avérer que l'inverseur ne fonctionne plus, je plonge mais ne vois rien de bloquer dans l'hélice, en fait c'est l'arbre qui a reculé de 20cm. A-t'on prit un bout, ou trop tiré sur Totor sur cette traversée? Ce qui nous paraîssait irremédiable hier, semble réparé à l'heure où je vous écris... à suivre.

Toujours est-il que nous avons bien fait de quitter le mouillage hier car Lampedusa a subit une nuit d'orage et de grêle... plus de Wi-Fi nul part!!!

Nous allons je pense passer quelques jours dans le coin, cela va dépendre de la météo. J'aimerais visiter un peu cette île, les eaux les plus claires d'Italie, la terre la plus au sud de l'Europe. J'espère trouver Internet pour vous raconter tout ça.


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M
salut Tanit c'est la chatte a sa mere qui vient aux nouvelles et qui constate que pour ne rien changer, votre périple vous réserve de nombreuses surprises. La lecture de votre article me fait penser qu en ce moment vous avez besoin de beaucoup de courage et d'encouragements. tous les concernés s'associent pour penser fort à vous et tenter par les voies impenetrables de l'esprit et du natural mystic de vous soutenir du mieux qu il se peut. Tant de témoignages de sympathie pour votre voyage depuis mon retour(véner notamment(big up) et tant d autres) et quelques skeptiks aussi(ben oui il en faut toujours pour te casser la tete)vite poussés au silence.Ceux la ne revent pas, survivent de la peur. Les autres bavent de pouvoir un jour se confronter aussi brutalement a eux memes et sont ravis que certains de leur semblables y parviennent. Que les cinq éléments vous accompagnent bienveillants et longtemps. Forza la canute,tenez la dure et droite et vin dieux, drett' dans'l'pentuuu. et ro poutoux sur le bidou de colinouuuuu.minou.
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R
Toujours aussi sympa de suivre vos aventures, envie de voyager sûr oui ! Des nouvelles du Minou : après avoir navigué sur 'toutes les mers du monde', il a enfin enfourché le vélib parisien pour une 'petite' tournée des bars parisiens : malgré tout, le moral à l'air bon...
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